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Cameroun: l’assassinat d’un journaliste met le pays dans l’émoi
Auteur : Blaise | 27 janvier 2023 | 226 views
Martinez Zogo, animateur radio d’une célèbre émission a été brutalement assassiné la semaine dernière au Cameroun. Son corps a été retrouvé le dimanche 22 janvier, dans un petit village non loin de la capitale politique Yaoundé.
Entre besoin de justice et douleurs, les camerounais restent consternés par le décès de l’animateur radio Martinez Zogo. La découverte macabre du corps sans vie, en tenue d’Adam, du chef de chaîne de la radio Amplitude FM dimanche 22 janvier 2023, plusieurs jours après sa disparition, provoque une vague d’indignations. Le journaliste présentateur de l’émission quotidienne « Embouteillage » a été assassiné, son corps présente d’importants sévices. Son émission était spécialisée dans la dénonciation des magouilles des personnalités hauts placés de la République. Corruption, détournement, vol, entrave à la justice, Martinez Zogo était la voix des sans voix au Cameroun.
Sa disparition a causé un raz de marré d’indignation. Du côté des confrères de la profession, à l’exemple de Marion Obam, présidente du syndicat national des journalistes du Cameroun qui s’est exprimée sur les antennes de RFI: « C’est pas admissible, inacceptable que les journalistes puissent travailler avec une épée de Damoclès sur la tête, parce qu’il faudra faire attention à ce qu’on dit, à ce qu’on pense, jusqu’à ce qu’on arrive à des décès comme celui-là où le gouvernement ne donne aucune information pendant quatre jours, ce n’est pas acceptable (…) On n’a pas besoin d’ôter la vie à un journaliste pour affirmer sa suprématie. C’est inacceptable, on ne va pas rester muet face à cette ligne de trop qui a été franchie ».
Le gouvernement camerounais pour sa part « condamne avec la plus grande fermeté, cette attaque dirigée contre un homme des médias et réaffirme que le Cameroun est un Etat de droit où les libertés sont garanties, y compris la liberté de la presse, et où nul ne peut et ne doit se substituer aux juridictions compétentes pour se rendre justice », peut-on lire dans un communiqué en date du 22 janvier. René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête « pour retrouver et traduire devant la justice, les auteurs de ce crime odieux, inqualifiable et inadmissible, et qui ne peut se justifier sous aucun prétexte« .
Les rédactions de journalistes se mobilisent pour rendre un dernier hommage à ce défenseur des droits humains. Mais l’affaire n’est pas prête d’être terminée. Même les chefs traditionnels ont dit leur indignation face à cette situation et refusent de recevoir cette dépouille pour la mettre en terre ans son village natal.